Joël Hamm


Joël Hamm a écrit plus de cent cinquante nouvelles dont cer-taines ont été publiées dans des revues ou des journaux (Le Matricule des anges, l’Ours polar, Sol’Air, l’Encrier renversé, Le ligueur etc.), dans des recueils collectifs (Zonaires éditions, Terre de brume, Luce Wilquin, éditions du Perron, Cercle de mer…) ou mises en ondes par la Première de la RTBF.
« Ivresse de la chute » est le premier recueil publié en son nom.

« Pastel noir » est son second recueil paru en février 2020

« Le réveil du crabe-lune »,  roman paru en octobre 2022

 

Un mot sur Joël Hamm : 

Il est le fils aîné d’une immigrée italienne déprimée et bavarde. Son père, un taiseux angoissé est fils putatif d’un baron Français marchand de houblon. De parents prolétaires et méritants, fils indigne souvent, il est abandonné très tôt à lui même. Perdu, il découvre les mots qui le sauvent des peines et des maux de l’adolescence, s’y plonge chaque jour comme dans un bain de jouvence. Les mots lus, les mots nus, crus, tus, têtus, les siens, ceux des autres, lui font du bien. Conteur prodigieux, il égaye la banlieue où il vit de son verbe déluré. Puis son empire s’effondre. Il fait la guerre, dans sa tête. Volontaire! Enseigne de vaisseau, décoré, bardé de croix, blessé grièvement sur le front de l’Amour, il émigre à Paris, s’assied tous les jours au café des Arts, rédige ses mémoires, enterre ses amis. Soudain lassé, il change de vie, de vis à vis. Vit à Marseille, visite Avignon, son palais Il voudrait y voir le pape et sa mule, théorise la confusion des races, le mélange des continents. Il décrit les odeurs de la ville, sa douceur, son intensité, ses propres attitudes magnifiques devant les remparts. Il se voit porté par le vent mieux qu’un étendard Il irait aux quatre coins du monde s’imprimer dans chaque tête d’homme. Il vivrait un siècle chaque fois. Au fond, il aurait aimé se sentir chez lui un peu partout, y compris dans sa peau. Ivre de lumière méditerranéenne et de vin du midi, il devient peintre, patouille les couleurs, la nuit dans son grenier. Le jour, il cuisine, s’enivre d’odeurs, bidouille les saveurs, les sauces, tripote la farine, le beurre, nourrit sa famille. Il oublie d’écrire durant de nombreuses années, s’oublie lui même avant de retrouver les mots. Les siens qui dorment au fond de sa valise. Il retrouve son chemin, donne enfin de ses nouvelles, écrit quand il peut, pour être lu, cru, cuit, salé, poivré et sucré…vivant, vraiment.